Les adventices sont des éléments annexes, en marge et souvent gênants, qui viennent s’ajouter à un cadre, un système, une culture, à quelque chose de défini. Elles sont des digressions, elles viennent d’un extérieur, elles survivent. Elles sont des plantes sauvages, par étymologie : « de la forêt ». Elles viendraient alors tout droit du « Dehors », un champ de tous les possibles.
Dans cette série photographique, je tente de mettre en lumière mes recherches concernant les manières de s’adapter aux catégorisations induites par des rapports de forces ; cette sortie de territoire. Comment peut-on être « adventice » dans différents contextes ? Ce sont des savoirs situés : il faut se situer quelque part pour trouver une vision finale plus large, par la jonction collective.
Mes sujets sont alors des lieux calmes, vides, vagues, dans lesquels les plantes sauvages s’imiscent. Au long de la série, un dialogue s’installe entre cette végétation et des figures humaines figées, qui semblent ancrées dans un territoire, en suspens. Entre Nature et Culture, - les frontières de cette binarité restent complexes et floues -, on doit passer par des formes utopiques, des constructions géométriques, des architectures rigides et froides.